Margot Valera est une artipreneure, une artisane entrepreneure locale, située à Strasbourg dans le Bas-Rhin. Avec sa savonnerie Les petit bonheurs de Margot, elle propose toute une gamme de savons durs à base de cire d’abeille et liquides. De quoi butiner de savons en savons, pour le plus grand bonheur de la peau.
- Margot, vous êtes à la tête d’une savonnerie artisanale et locale. Qu’est-ce qui vous a poussé à changer de voie ?
Un burnout (rires) ! En 2016 j’ai fait un burnout assez costaud avec des problèmes de santé dont, des problèmes de peau, exactement. À l’époque, j’étais suivi à l’hôpital dermatologique de Strasbourg, mais rien ne fonctionnait. Je ne supportais pas les traitements, ni les savons, ni les gels douche qu’on me conseillait. C’était une catastrophe.
Du coup, je me suis lancée dans la fabrication de mon propre savon. Ça tombait bien, j’étais chimiste de métier (rires) ! J’ai donc produit un savon surgras. Et là, ça été une révélation. J’avais trouvé une vraie solution à mon problème !
Attention, je ne suis pas en train de dire que ça a guéri mes soucis de peau. Non ! Par contre, ça ne les a pas accentués. Au contraire, ça me soulageait.
Oui, vous avez créé votre propre solution !
Exactement (sourire) ! Et une chose en entrainant forcement une autre, je me suis surtout rendue compte que beaucoup de personnes subissaient ces problèmes de peau. J’ai donc décidé de partager ma solution au plus grand nombre, en créant mon entreprise : Les Petits bonheurs de Margot.
Ce qui est drôle dans cette histoire, c’est que mon médecin de l’époque a eu l’occasion de tester mon savon. Il a été agréablement surpris ! Au point aujourd’hui, de le recommander à ses patients. C’est à partir de là, que j’ai décidé de commercialiser mon savon. C’était en 2018. Une façon d’aider les autres, à mon échelle.
2- Un savoir-faire maison finalement, qui est aussi moteur dans vos choix de matières premières ?
Oui tout à fait (sourire) ! Etre locale, signifie aussi artisanale pour moi. Et c’est un réel challenge car je suis toute seule dans l’entreprise, de la production à l’envoi chez le client. J’ai surtout à cœur de pouvoir répondre aux demandes de mes clients alsaciens et de produire des savons de qualités.
Mais être locale et artisanale me permet aussi de prendre le temps de sélectionner les bons fournisseurs. Locaux comme internationaux. Pour ce qui concerne la cire d’abeille, je travaille avec un apiculteur local. Par contre pour les huiles essentielles que je mets dans mes savons, je travaille avec des producteurs français comme étrangers. Certaines huiles essentielles ne sont pas produites en France. Je vais donc les chercher, dans leur pays d’origine. L’huile essentielle de verveine par exemple, vient d’un pays asiatique. Celle de Babassu, du Brésil.
3- Justement, pourquoi la cire d’abeille comme base de travail ? On connait quelques vertus liées au miel et à la propolis. Mais la cire ?
Lorsque j’ai fait ma formation en aromathérapie, au tout début de mon aventure entrepreneuriale, je me suis liée d’amitié avec une personne dont le mari est apiculteur amateur. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m’a passionné tout de suite. Je me suis alors, beaucoup renseignée sur le sujet et me suis aperçue des vertus extraordinaires de la cire d’abeille pour la peau : riche en vitamine A, cicatrisante, protectrice, non allergène. Ça été une révélation de plus (sourire) ! J’ai donc, tout naturellement décidé d’en faire ma matière première.
4- Pensez-vous commercialiser votre savon à la cire d’abeille, ailleurs que dans le Grand Est ?
C’est une idée mais pour le moment, je préfère avancer pas à pas. C’est plus un contexte et un choix de vie : j’aime l’idée de l’entreprise à taille humaine, de pouvoir trouver mon équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle. Cependant, ça n’exclue par quelques ventes en région (sourire). L’avantage d’avoir un site e-commerce.
5- Si vous aviez un conseil à donner à des entrepreneures, qui comme vous, se lancent dans l’aventure artisanale quel serait-il ?
De rester humble : de commencer petit, sans voir trop grand, c’est une bonne chose pour tester l’entrepreneuriat. Ainsi, on a vraiment le temps d’améliorer son entreprise, ses services et de voir les choses. On a vraiment le temps de se stabiliser. Du moins, c’est comme ça que je fonctionne et je le recommande.