Au lendemain de l’annonce du plan de relance du gouvernement, le Conseil national des greffiers des tribunaux du commerce a publié une étude sur les conséquences de la crise de la Covid-19 sur les entreprises de France. Pour l’heure, même si une légère augmentation des créations d’entreprises est constatée sur l’ensemble du territoire français, le Sud et la région Grand Est restent les régions les plus en difficultés.
Dans le cadre de son baromètre national des entreprises, le Conseil national des greffiers des tribunaux du commerce ont publié une étude sur les conséquences de la crise sur l’entrepreneuriat. Basée sur les données fournies par Infogreffe, sur les entreprises inscrites au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) de 2018 à 2020, l’analyse reste pessimiste quant aux régions dont l’économie est basée sur le tourisme, la restauration et l’hébergement.
Des dispositifs exceptionnels qui font leurs preuves
Ce qu’il ressort de l’analyse, c’est un nombre d’entreprises en difficultés inférieure aux niveaux de 2019 et un rebond exceptionnel des créations d’entreprises durant l’été 2020. Des conséquences bien éloignées des prévisions attendues de la crise Covid-19 sur l’écosystème entrepreneurial. Des conséquences positives donc, rendus possibles selon Sophie Jonval présidente du CNG, par la mise en place exceptionnelle des différents dispositifs de soutien de l’État. Toutefois, la prudence est de mise. Les mois les plus difficiles sont à venir. Ces derniers permettront alors d’établir la santé réelle du tissu entrepreneurial.
Une augmentation des créations d’entreprises, post-confinement
L’étude démontre également, le rebond inattendu des créations d’entreprises en France, dès la mi-mai, avec une progression de 20 000 créations par quinzaine. Soit du 1er mai au 31 juin, 105 843 immatriculations enregistrées au RCS, et de juin à juillet, 82 887 créations d’entreprises. Des chiffres qui rehaussent alors le taux de création de 10%, par rapport à la même période en 2019, et qui baissent de 5,5% le nombre de création sur l’ensemble des mois de mai, juin et juillet, par rapport à cette même année.
Même si les chiffres sont engageants, cela ne compense en rien les pertes subies pendant la période de confinement. Toutefois si cette croissance perdure, elle pourrait aisément amener à une année dite blanche, pour l’entrepreneuriat. Une dynamique qui reste cependant sensible, car elle concerne en majorité la création de micro-entreprises dont le système est fragile.
Qu’en est-il pour le Grand Est ?
Si le confinement a relancé certains mouvements entrepreneuriaux, toutes les régions de France ne sont pas concernées par cette même évolution. Certaines restent encore très fragilisées par la crise : le Sud avec la région PACA (-11,9%) et l’Occitanie (-12,4%), et le Grand Est (-11,6%). Une disparité qui pourrait s’expliquer par les spécialités de ces régions, dont les secteurs d’activité comme le tourisme, la restauration et l’hébergement ont été particulièrement touchés par la crise (baisse de 29%). En réalité, les seuls secteurs d’activité qui ont connu un réel boom sont les secteurs du transport et de l’entreposage. Notamment grâce au dynamisme de la foodtech, dont 10% représente la livraison de repas.
Même si des dispositifs d’aides financières ont été mis en place par le gouvernement pour tenter d’enrayer la crise économique, la région Grand Est reste une des régions les plus en difficultés. Avec peu de création d’entreprise à son actif et des secteurs pleinement touchés par les mesures sanitaires de lutte contre la Covid-19, le Grand Est mettra sans nul doute plus de temps à rebondir.