Violaine L’haridon est une communicante en freelance. Elle a créé son entreprise il y a 2 ans, en Bretagne. Pour elle, il est urgent de démocratiser la communication et le marketing et d’en faire un outil d’aide au développement des entreprises. Ce que Violaine aimerait ? Que les femmes osent enfin prendre la parole, osent parler de leur entreprise et prendre leur place dans notre société.
1- Violaine, tu es communicante et, telle une alliée, tu aides les femmes à mettre à communiquer. Pourquoi cette envie de booster les femmes et sur ce sujet ?
Parce que cela me semble un essentiel, surtout lorsque l’on est entrepreneure et qu’on représente notre entreprise (sourire).
Pour moi, c’est sûr, c’est plus facile. La communication c’est toute ma vie. C’est mon métier depuis 20 ans maintenant (sourire). J’aime les relations humaines, découvrir l’autre, communiquer avec les autres, travailler en équipe, faire passer des messages et toucher un public. Du coup, aider les femmes dans leur communication est naturel. Je travaille surtout à trouver leur pourquoi, leur raison d’être professionnelle. Ensuite, je les guide dans le choix des mots, des expressions, du message à faire passer.
Pourquoi les femmes (sourire) ? Tout simplement parce qu’elles communiquent moins et se mettent moins en avant que les hommes. C’est un constat. Elles ne prennent pas assez leur place. Il est vrai que nous avons la chance, par rapport à nos ainées, d’être dans une société plus égalitaire mais je trouve que sur certains sujets, ce n’est pas encore atteint. Nous restons quand même dans un système patriarcal où l’on met encore les femmes dans des cases. Et c’est là tout le problème !
Beaucoup d’entre elles restent encore dans ces carcans. Pour beaucoup, elles ont le syndrome de l’imposteur. Mon rôle en tant que communicante est donc de les aider à montrer leur expertise, la faire valoir, la valoriser, et en parler au plus grand nombre. Je veux qu’elles osent ! Après tout, elles ne sont pas moins bonnes ou moins capables que les hommes. À elles de casser les codes et les préjugés. Et pour y arriver, il faut adopter une communication et un marketing à leur image.
2- En quoi une bonne stratégie de communication et de marketing, peut aider les femmes à oser atteindre des sommets ?
En étant structuré et en sachant ce que l’on doit dire, à qui et par quels canaux. Il ne faut pas oublier que dans l’entrepreneuriat, les femmes sont les propres porte-paroles de leur entreprise. Elles sont leur propre ambassadrices.
Ce que je constate souvent, c’est qu’elles ont “honte” de prendre la parole et “peur” du regard des autres, des jugements. Pourtant, elles maitrisent leur métier, elles savent très bien en parler en off. Alors pourquoi n’y arrivent-elles pas à grande échelle ? C’est quand même paradoxal.
Se faire connaitre favorise le processus commercial. C’est un premier pas vers les clients. Comprenez que la communication fait 70% à 80% du job commercial. Plus vous “influencez”, plus il sera facile de convertir un prospect en client. Avec une communication structurée et de bonnes bases marketing, on devient alors un aimant à clients.
3- Est-ce que ton expérience de vie, notamment à l’étranger, t’a fait comprendre la situation des femmes de notre société ?
Clairement (sourire) ! Par exemple, je suis partie m’expatrier au Canada. Culturellement, c’est très différent de chez nous. Là-bas, ce sont les femmes qui prennent les devants et dans n’importe quel domaine. Elles n’hésitent pas à foncer. Elles se donnent une chance de réussir.
C’est cette énergie-là que j’ai envie de transmettre à mes clientes : cette “American touch”. Ce coté un peu débridé et dégenré du business.
4- En quoi est-ce important de nos jours d’oser prendre la parole ?
Oser prendre la parole, c’est assumer sa place dans notre société. Prendre la parole, c’est assumer que l’on soit cheffe d’entreprise, que l’on peut parler d’argent si besoin. Oser prendre la parole, c’est aussi assumer avoir une idée et la mettre en oeuvre. Mais pour leur faire, il faut oser communiquer. Mon leitmotiv est donc de faire en sorte qu’elles puissent réussir à assumer leur discours avec cohérence.
5- Si tu avais un conseil à donner à de jeunes entrepreneures comme toi, qu’est-ce que tu leur dirais ?
De prendre le temps de bien communiquer : prendre le temps de se poser les bonnes questions, celles qui sont essentielles pour avancer et réussir. On ne se lance jamais dans l’entrepreneuriat par hasard, il y a toujours un pourquoi et une raison d’être. Ensuite, je leur dirais d’oser prendre la parole, non par mimétisme, mais bien parce que cela a été mûrement réfléchi.