Les Demoiselles du Téléphone est une série espagnole diffusée de 2017 à 2020 sur Netflix. Elle évoque le destin de Lidia, Carlota, Marga, et Ángeles, quatre employées de la compagnie du téléphone, dans l’Espagne de l’entre-deux guerres. Si la fiction a connu un franc succès, c’est certainement parce qu’elle aborde des thèmes toujours d’actualité. Comme les droits des femmes.
Étalée sur cinq saisons, la série démarre dans les années 20 au sein de l’unique compagnie de téléphone du pays. C’est là que vont se croiser Lidia (personnage central et narratrice de la série), Carlota, Marga et Ángeles. Quatre femmes, quatre profils différents, et une même volonté d’émancipation.
Fuir un passé après s’être vue accusée de meurtre. Devenir indépendante malgré un statut de riche. Quitter son village pour dénicher un travail. Vivre sous le toit d’un mari violent mais à la réputation établie au sein de la compagnie.
Les demoiselles du téléphone, un destin en commun
Peu importe le profil, l’objectif reste le même pour ces demoiselles : s’entraider pour forcer le destin et renforcer leur autonomie. Pour se délivrer du carcan patriarcal, les quatre amies vont ainsi se dévoiler, et révéler leurs vraies personnalités de femmes fortes.
Violences conjugales, droit de travailler ou de voter, avortement, et même transidentité (avec le personnage de Sara/Óscar, l’amie de Carlotta). L’intérêt des Demoiselles du Téléphone se trouve là, dans cette manière avant-gardiste d’affronter de front les problématiques posées par la société, Des thèmes qui, près d’un siècle après, résonnent encore. Via le fléau représenté par les féminicides. Via aussi l’écart de salaires toujours substantiel entre les hommes et les femmes.
Des combats de femmes qui ressemblent à ceux d’aujourd’hui
Sans oublier l’aspect entrepreneurial, au moment où Lidia brise le plafond de verre en devenant patronne de la compagnie. Avec Carlos, elle ira même jusqu’à diriger une radio. Une opportunité qui permettra à Carlota de livrer des discours sur l’égalité des sexes.
Krach de 1929, guerre civile espagnole… au fil des saisons, le public est également confronté au contexte historique. Il observe enfin, la complexité des caractères et leur dualité. Nom d’emprunt pour Lidia, bisexualité pour Carlota, gémellité du fiancé de Marga, double visage d’Ángeles (chez elle et au bureau).
Au-delà de l’aspect romantico-dramatique propre à ce type de série, c’est bien le rôle majeur joué par ces femmes qui retient l’attention. Y compris lorsqu’elles n’apparaissent pas au premier plan (Doña Carmen à la fois matrone et harpie, Victoria en tenancière de bar au grand cœur…).
« Parfois pour rendre justice, il faut enfreindre la loi », affirme Lidia lors de la quatrième saison. Un résumé parfait de l’état d’esprit de ces Demoiselles, reliées par un même désir : celui de s’affranchir de la tutelle des hommes.
Saisissez votre adresse e-mail et recevez les nouveaux articles du webzine, au rythme que vous désirez.