L’Espagnole Ángela-Ruiz Robles est considérée comme l’inventeure du e-book. Pourtant, presque 50 ans après sa disparition, elle reste une figure de l’ombre dans le domaine technologique.
L’Académie Royale de l’Histoire espagnole explique que c’est avec ses brevets qu’elle s’est fait connaître. D’abord en 1949 pour « une procédure mécanique et une pression d’air pour la lecture de livres ». Puis en 1962, pour « un appareil pour diverses lectures et exercices ».
Ángela-Ruiz Robles, contemporaine de Clara Campoamor et de Carmen Conde
Née sept ans après Clara Campoamor et douze avant Carmen Conde, Ángela-Ruiz Robles reste pourtant, une figure féministe espagnole du 20ème siècle. Comme un clin d’œil à l’histoire, Madrid a rendu hommage à Ángela-Ruiz Robles et à Clara Campoamor, en les associant à un nom de rue et à la gare de Chamartín durant ces trois dernières années.
Autre point commun entre ces deux femmes exceptionnelles : la sténo et la dactylographie, que ces deux femmes ont enseigné, ainsi que l’écriture. Pour Ángela-Ruiz Robles, ce fut plutôt l’écriture d’ouvrages techniques. Une activité qui lui a peut-être donné l’idée (de génie) de rendre la lecture des livres attractive, grâce à un procédé innovant.
Figure de l’ombre de l’informatique mais inventeure de génie
Pour décrire l’apparition du premier brevet proposé par Ángela-Ruiz Robles en 1949, l’Académie Royale de l’Histoire espagnole parle de présentation« pour la première fois un système ou un mécanisme d’activation au moyen de simples boutons ». Ces derniers permettant à l’étudiant « de montrer les leçons ou les sujets fragmentés de manière visuelle, interactive et divertissante ».
Les avantages de cette invention révolutionnaire selon la RAH ? « Sa facilité de prise en main : son faible poids, son volume, ainsi que la possibilité d’utiliser des encres luminescentes pour qu’elles puissent être lues dans l’obscurité et un système de boutons qui équivaudrait aux hyperliens modernes ». Avant d’ajouter que « ce livre pouvait être fabriqué dans divers formats et tailles ».
L’institution ibérique indique qu’Ángela-Ruiz Robles reçut « de nombreux prix pour son travail inventif, à la fois national et international ». Tout en ajoutant que « son idée n’a jamais vu le jour, (car) le manque de financement suffisant était une pierre d’achoppement insurmontable ».
Attribué en 1971 à l’Étasunien Michael Hart, le site internet El Diario souligne que c’est bien l’ibère qui « a été la créatrice du premier prototype d’appareil électronique ». Une précurseure moins exposée médiatiquement que l’actrice et inventeure du wi-fi Hedy Lamarr mais dont la créativité et le talent permettent aujourd’hui à des millions de gens de lire autrement.
En version papier ou électronique, l’histoire d’Ángela-Ruiz Robles se doit d’être révélée au grand public. Car une figure de l’ombre a aussi le droit à sa part de lumière.