Mireia Rodriguez est devenue, en novembre dernier, la première handballeuse espagnole à jouer avec les hommes. Cette Espagnole tout-terrain est aussi co-dirigeante d’une entreprise et maman. Elle répond à nos questions dans un portrait exclusif.
1- Mireia Rodriguez, comment êtes-vous arrivée à jouer avec les hommes ?
Je joue au niveau amateur. J’ai suivi mon mari, footballeur professionnel à Albacete. Comme il n’y a pas d’équipe féminine sur place, je me suis tournée vers l’équipe de hand masculine.
2- Vous attendiez-vous à un tel retentissement ?
Je ne pensais pas que ça aurait autant d’impact. Ma famille n’a pas été très surprise parce qu’elle savait que j’en était capable. La réaction du club a été fantastique. Quant au public, au début il me regardait étonné mais au final quand le jeu commence, il y a de la lutte, du courage, de la souffrance, et c’est pareil pour tout le monde. Je vois le sport d’une manière universelle. Être en compétition m’a ouvert une porte pour entreprendre beaucoup plus de choses, au niveau physique, mental, de l’identité de jeu… Cela aide beaucoup à la croissance personnelle.
3- Vous êtes aussi entrepreneure. Quel est le concept d’Eleven Mia, la société que vous avez co-fondée avec votre sœur Ivet, elle aussi handballeuse ?
Eleven Mia a été créée pour concevoir des choses différentes pour les bébés et les mamans, comme des accessoires pour la chambre, des vêtements. Les gens créent des entreprises pour devenir riche. Moi, je ne veux pas devenir riche. Je veux aider les autres avec ce que je fais. En tant que designers, nous essayons d’avoir des produits fabriqués en Espagne et de bonne qualité. Nous avons des clients sur le plan national, mais aussi en France, en Belgique, et un peu au Mexique.
4- Votre entreprise est proposée uniquement en ligne. Envisagez-vous la création d’une enseigne physique ?
Le monde a évolué, finalement tout est traité par Internet. Nous proposons un chat sur le web, sur Instagram, ou même par WhatsApp. C’est un bon mélange entre conseils personnalisés et marketing. Je pense qu’il est important que, quand tu deviens maman, tu aies une personne de confiance qui t’aide dans tes besoins, avec qui tu peux facilement échanger. C’est un peu notre secret (sourire).
5- Comment concilier vos rôles de femme d’affaires, mère et handballeuse ?
En dormant très peu (rires). La personne qui a des rêves et de l’initiative dans la vie peut tout. Je joue avec mon fils et je pense à de nouveaux modèles. Je vais m’entraîner et je pense à mon fils, tout est un peu comme ça. Si vous luttez dans la vie et que vous avez un esprit de dépassement, vous avez de la force et du temps pour tout. Il n’y a pas de place pour dire « je suis très fatigué » ou « je ne peux pas ».
6- Si vous aviez un conseil pour les femmes en général et pour les handballeuses en particulier, quel serait-il ?
De profiter : d’une manière intérieure, de vous et de ce que vous faites. Pendant des années quand j’étais plus jeune, je courais, j’exigeais, je me frustrais, je jouais avec la tension de tout faire bien, de tout faire parfaitement… L’exigence que vous avez quand vous êtes plus jeune. Maintenant que je suis mère, je vois la vie autrement. Je joue relâchée. C’est basique, mais je pense que c’est le meilleur conseil.
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