Subventions, Prêts, accompagnements….Les aides à la création d’entreprise ne manquent pas dans le Grand Est. Mais qu’en est-il des aides au développement ?
La création d’entreprise, c’est une chose. Encore faut-il tenir la barre pour espérer passer le cap fatidique des 3 ans d’existence. Et quand on veut développer son business, ça peut vite devenir un parcours du combattant.
D’abord, les entrepreneurs ont besoin de recruter du personnel : comptable, juriste, peut-être un ingénieur ou un technicien indispensable au développement du projet… ? La masse salariale s’agrandit. Vient ensuite, le moment de chercher des locaux pour regrouper tout le monde, si le télétravail n’est pas une option. Julia, elle, avait besoin de renouveler le matériel de sa boulangerie strasbourgeoise. “J’ai repris la boulangerie de mes parents, il y a 3 ans. J’avais besoin de changer de fournil parce que c’était celui que mes parents avaient acheté il y a 20 ans. Il a fallu que je fasse une demande auprès du Grand Est”.
Ces problématiques, beaucoup d’entrepreneurs y sont confrontés. Surtout depuis la Covid. Les budgets sont serrés pour faire face à la crise économique. Et pourtant, la question se pose : “Comment faire pour financer le développement de l’entreprise ?”…
Des aides au développement d’entreprises limités dans le Grand Est ?
Guillaume Belo, Chargé de développement économique pour la Communauté de commune de Mad et Moselle le reconnait : “C’est vrai qu’il existe peut d’aides globales pour le développement des entreprises”. Des aides générales donc, quasi inexistantes sur la Région à l’exception de quelques dispositifs comme le Prêt Croissance à destination des TPE.
Qu’en est-il alors des territoires ? L’Alsace, par exemple, a mis en place un dispositif croissance. Une intervention en fonds propre à destination des entreprises du territoire, essentiellement des PME de tous secteurs, considérées comme “à potentiel”.
En cherchant bien, il existe également quelques aides éparses, proposées en fonction du secteur d’activité :
- Grand Est compétitivité qui promeut la transformation de l’industrie dans la Région.
- Le plan de transformation digitale qui lui, concerne les secteurs du commerce, du tourisme et de l’agriculture. Mais seulement pour les entreprises de moins de 20 salariés, avec 1 an d’exercice fiscal. “L’entreprise peut la solliciter si elle a besoin de créer un site ou si elle a des frais engendrés par la communication sur son activité”, souligne Guillaume Belo.
“En règle générale, on privilégiera des aides transsectorielles comme le dispositif mis en place pour l’intelligence artificielle par exemple. Des entreprises de l’agroalimentaire comme de la santé l’utilisent aujourd’hui” explique Boris Ravignon, Vice-Président du Grand Est délégué à l’Economie, aux fonds européens et à la commande publique.
Ce sont d’ailleurs, les secteurs qui bénéficient majoritairement des aides au développement. Surtout depuis la Covid. L’économie sociale et solidaire, l’Innovation ou encore la Recherche & Développement ont également bénéficié d’un traitement de faveur de la Région, depuis 2018. Un moyen d’essayer de rattraper le retard accumulé pendant des décennies dans ces secteurs, à l’instar de l’industrie.
Entrepreneures, à quelles aides pouvez-vous prétendre dans le Grand Est ?
Besoin de changer de local ou d’embaucher ? Les pistes pour développer son entreprise sont nombreuses. On retrouvera d’abord, les aides à la logistique : les subventions pour l’achat de matériel ou des coups de pouces à l’immobilier. “On peut, par exemple, aider une entreprise qui souhaite s’implanter sur le territoire à mettre leur bâtiment aux normes ou à l’agrandir”, explique Guillaume Belo, Chargé de développement économique pour la Communauté de commune de Mad et Moselle.
Ces aides, plafonnées à 30%, peuvent cependant se cumuler si toutefois les critères sont compatibles. Il est également possible de se faire accompagner. La Chambre des Métiers et de l’Artisanat propose par exemple, la mise à disposition d’experts pour l’accompagnement du développement d’une stratégie commerciale à l’export. “Depuis le Covid, on est entré dans une logique de parcours. On va accompagner les entreprises individuellement. On va les aider à diagnostiquer leurs besoin et à les mettre en oeuvre alors qu’avant c’était davantage une logique de guichet. L’entreprise venait avec une demande et on l’étudiait mais sans plus” explique Boris Ravignon, Vice-Président du Grand Est délégué à l’Economie, aux fonds européens et à la commande publique.
Ensuite, viennent les aides à la logistique humaine, notamment les aides à l’embauche. Un point bonus est accordé s’il y a contractualisation d’un jeune de moins de 26 ans, pour 1 an. Un besoin de formation pour les salariés ? L’accompagnement est aussi possible. Plus vous favorisez l’embauche, plus la Région sera encline à vous aider. Alors autant en profiter !
Aucune aide supplémentaire pour les femmes entrepreneurs
Depuis 2018, le Grand Est multiplie les dispositifs à destination des créatrices d’entreprises. Subventions spécifiques ou adaptées, Prêts, Appels à projets et concours, il existe plus d’une vingtaines d’aménagements dédiés. Il faut dire que pour les femmes, la plus grosse problématique reste de se lancer. Le Grand Est à donc tout misé sur cette problématique. D’autant plus que les entreprises dirigées par des femmes ont des résultats financiers meilleurs que celles dirigées par des hommes, selon le Women Equity Index.
Pas de raison de s’inquiété, donc. A un détail près ! : les entreprises dirigées par des femmes ont un développement bien moins important. Elles sont de plus petites tailles et poussent leur croissance moins loin. Si ces entreprises tendent globalement moins vers l’hypercroissance, plusieurs études montrent qu’elles ont aussi plus de difficultés au développement. Le principal blocage ? L’accès aux financements… mais pas seulement. Plus de 38% des entrepreneures estiment avoir besoin de davantage de conseils sur le développement commercial et 53% sur la gestion financière.
Le recours aux aides au développement a augmenté de 50% dans le Grand Est, entre 2021 et 2022. Mais les entrepreneurs ne trouvent pas forcément chaussure à leur pied. Pour éviter les défaillances, pourquoi ne pas miser sur l’accompagnement au développement ? Un bon moyen de solidifier l’économie en permettant aux entreprises de passer le cap fatidique des 3 ans d’existence.
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