Vous avez sûrement déjà entendu parler de l’entrepreneuriat social. Pourtant, vous ne savez pas vraiment ce que cela implique. C’est pour développer ce concept, que la Social Cup a été créée. Accompagnement à la création, financement et réseautage, quand l’entrepreneuriat social s’invite chez les jeunes.
« Je voulais un projet qui a du sens ». Ils s’appellent Julien, Marie ou Caroline. Ils ont entre 18 et 30 ans, et ont tous participé à la 7e édition de la Social Cup dans le Grand Est. Une Coupe de France de la création d’entreprise à destination des jeunes.
De l’entrepreneuriat, oui, mais pas n’importe lequel ! Tous ces projets doivent avoir une portée sociale et solidaire. C’est le cas du projet d’Elise qui a concouru pour Strasbourg. Elle vient de gagner le prix Coup de Cœur du concours, pour son projet Bric à Vrac « J’étais horrifié de voir la quantité d’emballage qu’on utilisait dans la grande distribution. J’ai voulu développer une machine qui faciliterait la manutention pour diminuer la quantité de packaging dans les grandes surfaces et favoriser le vrac ».
Des projets comme celui-ci, le concours en valorise 12 chaque année, localisés dans 12 villes de France. Et les idées sont variées : de la laverie mobile, au jeu éducatif de sensibilisation au harcèlement scolaire, en passant par une recyclerie dédiée au sport de seconde main.
Une Social Cup pour développer son réseau
La Social Cup se déroule en 3 étapes : la sensibilisation, la course à la création et le sprint final. Mais contrairement aux appels à projets classiques, les idées ne sont pas seulement présentées à un jury. Elles sont aussi, en compétition les unes avec les autres.
Les entrepreneurs peuvent ainsi découvrir les autres projets, tout en développant leur réseaux : « C’est vraiment intéressant. Ça m’a apporté un apport financier mais surtout, du réseau. Et ça crédibilise le projet pour la presse et les autres entreprises. J’y ai rencontré des personnes qui sont aujourd’hui, des partenaires » explique Jean, créateur de Br’Eye. Pour Élise de Bric à Vrac « C’est un moyen de créer un écosystème et de s’entraider. C’est davantage des rencontres qu’un prix ».
L’Économie sociale et solidaire, enjeux du 21e siècle
Répondre aux défis sociaux et environnementaux, c’est là le principe de l’économie sociale et solidaire. Loin de la quête incessante du profit, c’est davantage une envie d’apporter une contribution bénéfique à la société. Les thématiques vont de l’insertion professionnelle, au développement durable, en passant par l’économie circulaire ou encore, l’aide à la mobilité. Des problématiques qui intéressent davantage les nouvelles générations.
C’est, en tout cas, ce que montre les statistiques avec 1 jeune sur 3 intéressé par un poste dans une structure de l’ESS, selon une étude réalisée par Ipsos. Pour Makesense, fondateur de la Social Cup, « L’enjeux aujourd’hui, c’est de développer une société plus inclusive et durable, pour créer la société de demain. Et ça passe avant tout par les jeunes».
Pour l’édition 2020-2021, plus de 250 projets ont été soumis. Des entrepreneurs qui viennent s’ajouter aux 13 828 jeunes déjà sensibilisés. En plus d’accompagner des projets, le but de cette coupe de France est d’attirer l’attention sur cette thématique. « L’entrepreneuriat social, c’est tomber amoureux d’une problématique pour développer des projets innovants, tout en restant viables économiquement » explique Vincent Janier, Chef de projet Social Cup pour Makesense.
Les femmes surreprésentées dans l’ESS
L’économie sociale et solidaire a le vent en poupe, depuis une dizaine d’année. Mais contrairement aux entreprises classiques, elle serait davantage genrée « Les femmes sont largement majoritaire parmi les entrepreneurs qui présentent un projet à la Social Cup. Elles sont 62% contre 35% d’hommes » affirme Victor Senave, Responsable du programme de sensibilisation à l’entrepreneuriat social pour Makesense.
Une tendance globale, puisque les femmes sont généralement majoritaires dans le domaine du social. Même si elles accèdent encore difficilement aux postes à responsabilité. En revanche, elles représentent plus de 65% des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire.
Le social, vecteur d’emploi
Jean est l’un des gagnants de l’édition 2020. À 21 ans, il a développé Br’Eye, un projet nancéien autour de l’apprentissage du braille : « Jusqu’à maintenant, l’enseignement de ce langage était assez archaïque. On voulait favoriser l’inclusion de cette population. Du coup, on a créé une machine qui améliore l’apprentissage par le jeu ». Créée en février 2021, la société emploi déjà deux ingénieurs salariés et grandit de manière exponentielle.
Les entreprises sociales embauchent 2,5 fois plus, que les entreprises classiques, avec plus de 2,37 millions de salariés. Soit, 10,3% de la masse salariale française. Tournées vers le développement durable, la croissance verte ou encore l’économie circulaire, elles se tiennent davantage à l’écart de l’économie mondialisée. Ce qui leur permet d’être davantage épargnées par les crises financières.
Enfin selon Makesense, les entreprises de l’ESS permettraient de favoriser l’inclusion de certains types de populations : « Faire l’expérience de l’entrepreneuriat sociale apporte vraiment de la confiance et des compétences aux jeunes qui participent. Les acteurs locaux ont également plus de facilité à s’embarquer dans l’aventure » explique Victor Senave, Responsable du programme de sensibilisation de Makesense.
Depuis 2014, les lois se multiplient pour donner un statut à ce type d’entreprises et faciliter leur reconnaissance. Pour autant, le combat continue pour la Social Cup et les autres organismes de promotion de l’économie sociale et solidaire. Alors si vous voulez vous aussi, vous lancer dans un projet ESS, rendez-vous en Novembre pour les Créatons de la Social Cup.