C’est le retour des Semaines de Sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin. Du 7 au 25 mars, les étudiants du Grand Est parlent culture entrepreneuriale et réussite au féminin. Seulement voilà, entre la Covid et la guerre en Ukraine, cette 10e édition a été quelque peu chamboulée.
Bertilles Bourbon-Toutut est slasheuse. Consultante en stratégie de communication, formatrice, elle est aussi Fondatrice de l’antenne de Strasbourg du Réseau Mampreneures. En ce mois de mars, elle devait intervenir dans les collèges et les lycées pour parler de son expérience d’entrepreneure. Seulement depuis la Covid, tout a été chamboulé. “Je n’ai pas été recontactée par le réseau 100 000 entrepreneurs cette année. C’est dommage, parce que c’est très important de faire ces interventions pour faire évoluer les mentalités et encourager surtout, les jeunes femmes à se lancer”.
Avec la Covid, les associations ont observé un recul de l’égalité. Et avec lui, un recul de la sensibilisation dans la Grande Région. Malgré quelques couacs, les associations et les réseaux du Grand Est se sont tout de même mobilisés. Des centaines d’entrepreneures ont été dépéchées pour témoigner de leur vécu et de leur parcours.
C’est l’objectif principal pour les Semaines de sensibilisation à l’entrepreneuriat organisées par le réseau 100 000 entrepreneurs et le Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse. Il faut dire que le meilleur moyen d’encourager les jeunes filles à se lancer, c’est bien en leur montrant des exemples parmi leurs paires.
Montrer l’exemple
Montrer l’exemple, c’est bien l’objectif de Nadia Bahlouli. “Il faut sensibiliser les jeunes filles au fait qu’elle peuvent se lancer. Le but n’est pas de stigmatiser mais, de montrer l’exemple pour qu’elles puissent se référer à des figures de réussite”. Enseignante chercheuse en mécanique à l’IUT de Strasbourg, elle est ce qu’on appelle un symbole de réussite pour les femmes scientifiques du Grand Est. “Je dirige une équipe de 28 personnes. On travaille sur différents projets de recherche en mécanique, santé et environnement”. Depuis 2020, elle est également Chargée de Parité au sein de son laboratoire d’abord puis, de l’IUT de Strasbourg. Pour parler de la réussite au féminin, elle organise des Tables rondes pour 4 classes de collèges et de lycées avec l’intervention de 4 femmes de sciences du Grand Est.
Céline Aubry, elle, est entrepreneure en Agencement à Reims. Pour elle, c’est une question de transmission et d’accompagnement ”J’aime bien accompagner surtout les jeunes en 3e année post-bac. On fait des entretiens ensemble. Ils se renseignent sur mon parcours et ça les aide à se projeter. Ils ont besoin de cas pratiques parce qu’ils sont déconnectés de la réalité autour de la création d’entreprise. Ils pensent qu’on gagne beaucoup et vite”.
Ouvrir le débat et sensibiliser autour de l’entrepreneuriat féminin
Montrer l’exemple d’un côté et ouvrir le débat de l’autre. C’est l’objectif que ce sont fixés les Soroptimistes de Strasbourg. Invitées par l’EM de Strasbourg, elles ont organisé un ciné débat , autour de la projection du Film Made In Bangladesh. “On va partir du film pour ensuite faire le lien avec ce qu’il se passe chez nous. On va parler d’inégalité salariale, d’entrepreneuriat, etc..”, explique Caroline Debisschop, Secrétaire adjointe en charge de la communication chez les Soroptimistes de Strasbourg. Si les freins à l’entrepreneuriat féminin sont encore bien présents dans le Grand Est, la sensibilisation des étudiants porte ses fruits.
L’Université de Lorraine, moteur de l’entrepreneuriat féminin
L’université de Lorraine est leader en terme d’entrepreneuriat étudiant. Pour cela, ils ont travaillé à inclure le maximum d’étudiants. “On a beaucoup travaillé sur les plafonds de verre et les freins. On a aussi un programme spécial sur la partie boursier et le handicape. Avant, c’était surtout les jeunes qui avait des entrepreneurs dans leur entourage qui y allait. C’était moins le cas des jeunes filles. Donc on a considéré que le rôle de l’Université était aussi, de rendre l’entrepreneuriat accessible à tous les publics ».
Le Peel de l’Université de Lorraine avait déjà fait parlé de lui en 2011, lorsqu’il a donné le statut d’étudiants-entrepreneurs à ses étudiants. Une première en France ! Ce qui n’avait pas manqué d’interpeller le ministère de l’Enseignement supérieur. “À l’époque, on avait gagné le prix d’excellence de leur appel à projet. Deux ans plus tard, ils ouvraient ce statut à l’échelle nationale”. Depuis sa création, plus de 33 000 jeunes ont lancer un projet, dont 30% à 35% de jeunes femmes.
Au total, plus de 42 000 jeunes vont être sensibilisés à l’entrepreneuriat féminin, du 7 au 25 mars. Et ce, sur toute la France. Ils ont entre 13 et 25 ans, un âge charnière pour développer la fibre entrepreneuriale.
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